Le Passe Muraille

Une adorable peste

À propos de Lolette, de Louise de Vilmorin…

Elle vint au monde à Limerick dans une famille chic, passa son enfance aux Indes, séduisit très jeune par son éclatante beauté, collectionna les conquêtes haut placées, jusqu’au roi Louis 1er de Bavière qui s’enticha (chastement) d’elle et risqua son trône pour ses caprices avant de l’envoyer gentiment promener à Berne et Lausanne…
L’extravagant personnage de Lola Montez (ainsi qu’on l’orthographie ici) est archiconnu, qui a fait l’objet d’un des derniers films, très controversé, de Max Ophuls.
Proche de celui-ci, qui adapta sa fameuse Madame de…, Louise de Vilmorin composa deux versions de Lolette, dont la seconde parut après la sortie du film en 1955.
Même s’il y avait parenté entre eux, la Lolette de Vilmorin est une création tout à fait originale, où l’audace et la maladresse d’une femme prête à tout pour avoir le monde à ses pieds, et ne cessant de se bercer d’illusions, donne lieu à un portrait aussi tendre qu’incisif.
S’y opposent la splendeur d’un temps et la déchéance finale de la demi-mondaine réduite aux tribulations d’une évangéliste à l’américaine, houspillant aigrement les pécheurs de son Irlande natale.
Présentée comme une «étude en illusion» par l’éditeur-préfacier Patrick Mauriès, Lolette est une petite merveille de concision et de finesse psychologique, de drôlerie et de lucidité, qui n’a pas pris une ride – comme on dit…
Livia Mattei
Louise Vilmorin, Lolette. Le Promeneur, 88p.

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