Prod’hom le grappilleur
Jean Prod’hom est un promeneur solitaire attaché à notre terre et à ses gens, un rêveur éveillé, un grappilleur d’émotions, un poète aux musiques douces et parfois graves, un roseau pensant (sur l’époque) et un chêne pensif (sur nos fins dernières).
Un an après la parution (chez Autrepart) de Tessons, recueil d’éclats sauvés d’unparadis pas tout à fait perdu, ces Marges confirment l’évidence que « l’inouï est à notre porte ».
Souvenirs d’une enfance lausannoise de sauvageon, flâneries dans l’arrière-pays vaudois ou au diable vert napolitain, vacillements (« je tremble de rien, je tremble de tout ») et riches heures (Boules à neige, À l’ombre du tilleul) constituent un kaléidoscope enrichi par le contrepoint d’images photographiques.
Miracle actuel: ce trésor de sensibilité a été tiré d’un blog (lesmarges.net) par l’éditeur Claude Pahud, enfin éclairé par une fraternelle postface de François Bon. (P.F.)
Jean Prod’hom, Marges. Antipodes, 164p.