Le Passe Muraille

MAX SCHOENDORFF, LYONNAIS DE CŒUR

Heptamètres et octomètres de circonstance,

par Fabrice Pataut

 

I

Souvent le faiseur d’hapax

Croyant s’amuser de Max

Place en douceur un mot unique

À la verdeur alémanique.

 

La forte neige belle et froide

Des cieux sur Lyon tombée ce soir

Se satisfait d’un p’tit trottoir

Moins majestueux qu’à Tibériade.

 

C’est l’histoire d’une orange

Qui cherchait la rime idoine

Et tomba au bord du Gange

Sur Max, inquiet du patrimoine.

 

Trop d’imprévus, un pauvre trône

Et le faiseur, à l’eau sacrée

Trouva de suite le goût du Rhône

Par faiblesse ou bien gaité.

II

Comme parfois de la trahison

Le dur effet d’un coup s’estompe,

La chair humaine, les venaisons

S’en vont d’ici sans grande pompe.

 

C’est comme avec les baldaquins

Qui font lever les yeux au ciel,

Aussi faux que le Gange indien,

Creux, petit, universel.

 

Aussi Max s’en va-t-il fâché,

Les viandes et les fruits défendus

L’ennuient et le fatiguent. Perclus,

Il préfère s’en moquer.

 

L’orange, au fond, n’est point si sotte,

Ni les trottoirs si glissants

Qu’il faille d’un seul coup de botte

Chasser l’hapax appauvrissant.

 

III

Le moucheron, à la pissotière

Rend hommage, et avec ardeur

Pose son nez sur l’un des leurs,

Le plus sot des condottières.

 

Qu’il eût pissé dans l’eau du fleuve

Français, de l’Inde, qu’importe,

Et jamais du trône, aussi fortes

Soient les passions qui l’émeuvent.

 

Il n’aurait chu. Car le Max

Qui veillait, zélé toujours,

À l’oxymore, à la syntaxe

Aurait par choix, bonté, amour

 

Voulu qu’ici touche à sa fin

L’épreuve brutale de la flatterie,

Qu’un seul fût sauvé du mépris

Qu’un seul toujours à Lyon revînt.

 

 

 

 

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