Le Passe Muraille

Machine (ou casque)

Sur la poésie,

par Fabrice Pataut

C’est une machine à nettoyer la poésie qui date du début des années soixante-dix et se porte comme un casque. On remarquera dans la partie inférieure deux trous aménagés pour les yeux. Le but est d’y voir clair. Les roues dentées sur la droite moulinent ce qu’il faut mouliner, la coupole sur trépied en bas de l’autre côté protège ce qui doit l’être. L’appendice supérieur gauche en forme d’œuf se pose de temps à autre sur le petit support fixé juste en dessous. L’appendice supérieur droit en dômes inversés est fixe. Les tiroirs du haut servent à stocker, les excroissances végétales supérieures sont strictement décoratives. L’ensemble ne doit pas peser plus de cinq cent grammes et se porte la nuit. Un quatrain de Pierre de Ronsard — « À Le Jars » —, daté de 1576, est inscrit à l’intérieur du couvercle supérieur (il suffit de lever en tirant sur la languette ovale) :
Si doctement ta Muse assemble
Des deux Theatres le sçavoir,
Que tu doibs la couronne avoir
Du Tragique et Comique ensemble.

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