« L’essentiel, c’est tout simplement la réalité» (Vassily Rozanov)

«Dans un vrai portrait, on doit reconnaître quel peintre il représente» (Karl Kraus)

«L’esprit, avec un spasme mortel, jette la parole hors de lui» (Paul Claudel)

«C’est toujours avec du vrai que le mensonge attaque la vérité» (Sénèque)

«Le vent de la vérité a répondu comme une gifle à la joue tendue de la piété» (Georges Bataille)

« Plus vous travaillez, plus s’approfondit le mystère de ce qu’est l’apparence» (Francis Bacon)

«Il en va de même en quelque manière avec le style et les mots, qui sont non le vêtement mais le corps des pensées» (Leopardi)

«On entre dans un livre comme dans un wagon, avec des coups d’œil en arrière, des hésitations, l’ennui de changer de lieu et d’idées. Quel sera le voyage ? Quel sera le livre ?» (Jules Renard)

« La bonne prose est comme le vin, elle continue à vivre et évolue comme lui. Elle a des phrases qui ne sont pas encore vraies, mais qu’une vie mystérieuse amène à la vérité» (Ernst Jünger)

« Le seul véritable voyage, le seul bain de Jouvence, ce ne serait pas d’aller vers de nouveaux paysages, mais d’avoir d’autres yeux, de voir l’univers avec les yeux d’un autre, de cent autres, de voir les cent univers que chacun d’eux voit, que chacun d’eux est. » (Proust)

« Sur le terrain du cœur, un homme médiocre peut l’emporter sur le plus grand artiste. Là est la justification des femmes qui aiment les imbéciles». (Balzac)

«L’Art commence quand, après une longue et patiente partie d’échecs, d’un coup de genou sous la table on fait tout valser» (Thierry Vernet)

«Nous sommes la génération civilisée n° 500 environ, en partant de l’époque où nous nous sommes fixés, il y a de cela 10.000 ans. Nous sommes la génération n° 7500 en partant de l’époque où nous sommes probablement apparus, il y a de cela 150.000 ans. Et nous sommes la génération d’humains n° 125.000 en partant des premières espèces d’hominiens. Et cependant, comment pourrions-nous nous considérer comme une simple troupe de remplaçants intérimaires d’un spectacle à l’affiche depuis des lustres quand dans le ciel un nouvel arrivage d’oisillons vole en chantant et que passent de nouveaux nuages ? Des hyènes aux bactéries, les êtres vivants se chargent d’évacuer les morts comme les machinistes escamotent les accessoires entre les scènes. Afin de contribuer à ce qu’un espace vital subsiste tant que nous y vivons, nous ôtons à la brosse ou à la pelle le sable accumulé et nous taillons ou brûlons la verdure. Nous coupons l’herbe à l’extrême lisière ». (Annie Dillard)