Le Passe Muraille

L’échappée d’Hugues Richard

 

Solstice

Juin
Aucun bruit
Ne laboure les prairies Aucun cri
Ne troue
La bouche du ciel
Nulle amertume
Ne brouille
La limpidité des confins Nul regret
Ne rouille
La croix du sommet
Au moindre cumulus
Un souffle recoud
Le drap bleu du large Alors
Les parasols
De la terrasse s’envolent Et quand l’un d’eux Explose
Sous l’éclat de tes rires Le garçon surpris Retourne à ses fourneaux Et on rentre
En contournant l’étang

Cueillir l’orage dans notre chambre

 

 

Liesse discrète

Seuls
Nous voilà seuls à nouveau

Dans les premiers éblouissements de l’automne

Dès le réveil
Le ciel se mouille de bleu
Qu’asperge ton regard
Et les forêts appellent
Vers les hauteurs natales
Nous avons rejoint l’âge
Où les rires enfin s’allègent
Où les adieux
Se détachent des miroirs
En brusques aéroplanes
Que recueillent
Les derniers pêcheurs du large
Et quand ils les emportent
Toujours plus près de l’autre rivage
Ma mémoire se vide
Et je sais
Que ta tendresse seule

A nourri mon poème

(Poèmes inédits)

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