Le Passe Muraille

Le chien d’avant

Nouvelle (retouchée) de Fabrice Pataut

La gent canine tient chaud aux pieds, comme les chaussons qu’on enfile l’hiver. Lorsqu’il se couche devant nous et observe de biais nos agissements les plus anodins, le chien ne pense jamais à mal. Bien au contraire. Il réfléchit à quelque bonne action qui pourrait nous plaire et ne désire rien tant que mieux faire encore.

S’il se précipite vers la porte et l’atteint avant nous, c’est pour vérifier que le journal en vaut la peine, nous prévenir que le gaz fuit vu que ça sent bon dehors, ou que le fond de l’air n’est pas si frais qu’on croit.

Il couine quand nous le battons et s’en ouvre poliment aux quadrupèdes du voisinage. Inégalement traités, suivant les rites observés par les uns et les autres, tous devisent des bassesses dont ils sont témoins. Attendent le repentir des maîtres qui ne vient pas, se contentent pour finir d’un tout petit légume.

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