Le Passe Muraille

La fleur et le papillon

 

À propos de La Maison dans l’arbre, de JLK,

Par Gérard Joulié

 

JLK, outre qu’il est un écrivain de race et de renom qui aime d’amour la littérature qu’il a servie comme Don Quichotte la dame de ses pensées, est un homme apaisé.

Un homme apaisé est un homme qui –disent les bons dictionnaires – a fait la paix avec lui-même et avec le monde et qui, après avoir mené ses combats, remporté des victoires, essuyé des défaites, ne sait plus très bien ce qu’il a gagné et perdu, ni ce qu’est le monde qui n’a peut-être pas plus d’importance et de consistance que l’ombre d’un nuage et qui, à vrai dire, s’en moque un peu.

Alors il regarde le jour qui se lève et le jour qui se couche, entend le rires des petites filles et celui des feuilles dans le vent, retrousse ses manches de mandarin, rassemble ses souvenirs comme un berger ses brebis, prend son pinceau et dessine des mots sur sa feuille de papier pour en fait un bouquet  qu’il offre à sa femme (et incidemment à quelques-uns de ses amis).

D’abord il nomme son interlocuteur : l’Homme, qu’il appelle « le grand nègre princier. Apposition magnifique. Et puis sa tâche à lui poète : « tout noter, tout noter ». Il vous dira quoi.

Ayant parlé de l’Homme, il redevient le fils qui parle à son père :

« Je nous revois marcher

par les sentiers sinueux…

Mais tu ne disais rien,

selon ton habitude »…

D’un ami au cours d’un voyage en Toscane, il dit :

 

« Nous jouions à deviner

qui le premier contemplera le paradis ».

Le poète se situe.

« Ma première liberté prise relie

à une source jamais vue »…

 

Dans un autre poème sa définition de lui-même se précise :

« Ma distance est d’amitié libre ».

 

C’est beau comme du St John Perse.

Car si selon le poète l’homme est un nègre, c’est aussi un prince. Pascal a dit la même chose en un  siècle où l’Afrique n’avait pas été complètement explorée.

De sa femme, dédicataire du recueil :

« C’était avril, et c’est encore

au Luxembourg des amoureux

que nous vivons depuis lors.

Cela va faire sept ans à peine »

À regret je ferme le livre. À regret je dis adieu aux fleurs et au papillon »

 

JLK, La Maison dans l’arbre. Poèmes des circonstances (1986-2018)

Editions Le Cadratin, 2019.

 

 

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