Le Passe Muraille

Des longues marches

 Texte inédit (2015)

par Écorce Sébastien

I

Si aucun bétail n’y parait dans le mouvement vide et volatil le mode fuite des chemins enroulés au bras des pics et des sols ; troupeaux le mode cercle convectif sans langage encore des plumes extra muros la malice ou le magnétisme des courants ; c’est tout un de falaises nues interdites aux tentatives de séparer des dépouilles la lumière des pointes larges et courbes ; c’est tout un de ne se voir qu’en bas de la chaîne le tour du propriétaire des bornes ligneuses et des tables d’opacités ; les conditions d’intérieur solaire cramoisies tout aussi vides ; le ciel pas de différence ; ni aucun bétail dans les conditions physiques d’enveloppes

 

         Une ile la découpe érigée en forme de rotation du cœur la conservation qu’un simple canal ne sépare des ralentissements d’un sol large le regard d’un œil aguerri entre les branches ; le cisaillement aux bras des sous-géants ; le mélange d’air le long des ondulations bleues la traversée les algues dynamos sur pointes ravagées ; le râle des oiseaux à même le tuf les plumes pénétratives à la base des trotteries faussement enjouées ; l’enveloppe et descente des ombres écueil des deuils amorcés ; le crépuscule n’est plus cette heure d’usurpation des ventres vides à peine lamentés ; des fins imminentes danses échauffées courbes et folles vers la mer ces habituelles manières de concéder aux condamnés des longues marches ; nous apparaître sans retrait d’une bouchée qui ne devienne bouche feuilletée ; des cendres rosaces dures ; des rigueurs d’adieu s’alignent presque avec la tension maximale les déclencheurs la pression même sont dépolis ; la cellulose d’une direction de lumière encore sourde limite l’expansion des fuites et feux ; une fleur rouge feu des lueurs le soir

 

 

Le matin quelle différence des vents ardus une patte incolore demeurée là où le sol tolère des graines des traces d’anciens brulis taillis et buissons ; la senteur d’un lait rare et l’arrête vive des roches sans maîtres ; quelle différence si la terre ou le sol nous intoxique si entendre la boussole de l’unique brèche est un pas qui nous condamne ; la marche un levier à tailler un plateau dans la puissance au sommet l’inertie de granit dense franchir ce seuil ; si vous passez au-delà vos pieds silex inflexibles ; vous ne passez ce chemin en ruminant cris la férocité de lumière des dos lampions les espèces aux angles à discrétion des offices du sacré en arme ; les bastions qui vont là d’un verbe seul rassemblé d’où on est vivant par hasard la peine capitale et le trône du ciel gaz et gardent éclairent ce peu de nuit ; le cri des gonds la vue sur la pierre même si fossé souffre d’un reste de dépouille intacte ; le déplacement de quelque édifice sans reconnaissance particulière des lots de viandes offertes à peine ; l’espace aux passages des yeux lèvent tranches donjons et murailles ; des courbes curieuses à pic les giboulées de terre et blessures sang cellules sont aussi blessures et visages de spectres les déplacements simulent roches d’orques marines

 

Les bouches qui transpercent et évacuent l’eau noire, ravines promptes au couteau distique glacial ; la terre ferme un arc de maisons naines nichées ; l’échappée ou de l’allègement ; réveil se trouve en son centre la peine chronique ou la commémoration de l’émergence l’effroi la force du soleil ; la dépouille entre l’ile et l’ile ; autre terre ou autre centre au plus proche de l’enfer l’abord toujours un abord ; une volatile trajectoire à l’intérieur même des échos mortifiés ; sa taille son plateau l’anomalie amenée par les vents la lande quelques chèvres troupeau d’ânes ; quelque chose qui ne sera jamais réduit ; le déplacement sans maître ; aucun bétail dans la cause de l’inertie stricte impressionne d’une circonstance des occasions de mourir

 

Pêche solitaire dans l’attente une voix seule commence à plaider ; bigame grouillante de chairs blanches ; la confusion calme duel des grammaires entre roche et roche ile et ile ; l’idole nominale injectée dans les roulis de terres et de de gorges sang d’un esprit défunt à l’écart du monde ; lune froide et salée un ectoplasme palpable dans les percussions des scintillements et effluves

 

Il ne suffit d’un rien pour que voix deviennent menottes ou promenades communes ; la visse un trou le tangage inhabituel des pressions intriquées des arêtes des grottes ; il ne suffit d’un rien pour qu’un chemin ne devienne veine d’eau dans les tanières semences une villégiature ou résidence d’outre nuit ; sans geste est une couleur de la voix désapprise des moignons cireux de pierre la baie verte de sinueux éclairs ; il ne suffit d’un rien pour que la pupille ne brille plus dans une flaque d’eau que la lumière froide n’est plus la tendre aisance d’un fleuve ; les vignes couvrent les sinuosités d’un langage privé une cache de la voix à même l’éclair d’asphalte des bosses et des pentes ; tout autour l’image isolée des algues repoussoirs des reflux aériens des cyprès couplés à ceux des remous ces laines de terres ; toute la terre des bandes approximatives

 

Je l’ai vu par terre l’enveloppe les bras armés après ton passage ; un mélange de chaque mouvement n’est pas une danse ; le jeu errant du vacarme qui ne pouvait retenir les géométries précipitées des pierres des pions ; silhouettes des gaz diaphanes ; la renverse des courbes sèches et murmurantes ; la brûlure d’un départ perpétuel sans retour accroché des voix sans paroles horizontales ; nous serons toujours perpétuels ; mouvements innombrables, espèces de ventres vides, dans l’absorption des eaux salées ; perdre connaissance ; habiter cette terre insalubre dans le nombre ; ile en ile rupture du cœur ; incendie de fagots des peaux palpitantes et morsures des rats ; culbute autour un trapèze de roche ;

 

 

Compter les voix la glace des miradors ; alertes les jours les nuits les ventres sont les pires à venir ; compter les pions les anfractuosités les pics glaives pointes et nuques ; l’axe des corps démembrés ; une sorte de surimpression pâtures de croupes souchées sur le côté des pattes et branches au détours d’autres massifs ; un peu moites des créances douteuses de lumière ; la conservation des timbales harmoniques faces aux eaux ; la surface intérieure des cimetières sentinelles sous accordéon lâchant salves de mains agrippées ; la crosse un mousqueton de gravats sans chargeur de repousser ; vide par une simple rotation ; se muer en épave s’ajoutant au degré de pente de murs couverts de croutes blanchâtres ; deux faces dans l’allégorie des soldats de plomb des statues sans ancêtres

 

Deux faces étonnamment burlesques dans leur double usage de maudire et de biberonner la sauvagerie ; le passage la meute des condamnés que l’on affuble double usage ; des aiguilles pétrifiées des fonds ceinturés qui collent la chevauchée ; la distance un bruit peut-être pas d’aile ; une vision de l’effort même avec le vide ; goutte au dent chacun marquant ses distances chacun travestis en plus qu’eux-mêmes ;  une carte dans la répétition de cet irréversible ; le geste à l’initiation l’épreuve de retenir de courir d’avancer les tourments le nombre combien plus grand le registre de la copulation ; combien plus grandes les notes escamotables la peine capitale des peurs et des pitiés tressautant une coupe calice ces têtes à reculons ; l’ile multipliée au cours des marches des mollets remueurs de greffes à souder ;  la pierre l’unique corps des articulations des chutes des talons marqués la tare la calotte un peu glace rabattue sur les bords des mèches grises ; foulard des vieux fronts saillants de chaque côté un signe vide l’absence toujours de voix en contre-jour ; chien bétail cassé un effet de relief ; les morphologies molles la colonne bordée renflée ; outremer un bleu de paille ; foulard noir sur les nuques grises

 

 

Il suffit d’un rien de bleu capital le fond secret d’un mot d’une extrémité le passage diffusé à grande échelle ; la liberté d’un bois grisâtre les battants de mains dans les caractères des reflets écartent les filets ronces clairières d’où sondent et s’ouvrent la voix ; des débris touffeurs des raucités des lumières aux poignets articulés sans ébranlement de corps aphones ; d’autres corps du fleuve de l’oubli rescapés des corps conducteurs ne sont épuisés dans la même traverse ; une file légendée l’eau jaunâtre pelotte des collages du haut des jambes ; débauches criardes des pas entortillés des rideaux de bruits secs des teintes paraffinées sur l’effet simple ; qu’il n’y a pas de mur mais le glissement minéral et métallique des cordées à distance ; un point de vision de tous les côtés répercutés un chahut des ventres vides ; la poussière des cages et nids la densité des tours de guets à contrebas ; un lac insensible bordant les nattes des grillages métalliques ; la camelote épineuse débourbée des rigoles de plâtres argentées des pieux naturels clandestins ; tout cela porté par le rêve d’un code rendu aveugle à la seule voix ; une stature à jeter sort péplum ou western ; un fond caverneux de parole gothique

Écorce Sébastien

Professeur de neurobiologie (Salpêtrière, ICM), enseignant chercheur, co-responsable de la plateforme de financement Neurocytolab, écrivain, collectionneur.

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