Le Passe Muraille

Au bois de nos coeurs

Le cœur ne cesse de parler:
on l’entend dans les feuilles
comme au poignet de la forêt
se percevrait son pouls,
on le sent pulser dans le sang
et partout où il va
nous le suivons comme à tâtons
au détour des brisées…
La voix serait comme un violon,
parfois comme un hautbois,
comme une voix d’enfant là-bas
quelque part en arrière
au plus secret des clairières –
le cœur et la voix se comprennent:
tantôt la mélodie
conduit par sa fine lumière
et tantôt la grammaire
renoue les harmonies…
La tête reposant près d’elle
est d’un dormeur aimé
que son rêve fait pénétrer
comme à sa source même
où ce qu’on dit l’âme du bois –
les têtes comme disposées
sur le doux oreiller
pour se parler comme en retour
ne sont plus qu’illusion de chair
en intime brasier…

                          Kasperl

Peinture: Odilon Redon.

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