À l’ami de jeunesse
Deux poèmes de Maurice Chappaz dédiés à Georges Haldas
I. FESTIN
Les pigeons dans le soir
picorent nos présences
Et la mort dans la chambre
à deux lits se repose
Un instant le bois craque
L’été sonne trois heures
*
Le cercueil nous attend comme une
goélette dans le port avant le grand départ.
II. ATTAQUÉ PAR LE FROID
Petites rues pareilles
à des serpents surpris
par le froid de novembre
Les fenêtres fermées,
Une auto noire et blanche
*
Il n’y a que ceux qui ont perdu
le Paradis qui sont à même d’en parler.
M. C.
(Extraits de Poésie complète)
(Le Passe-Muraille, No 72, mai 2007)