Le Passe Muraille

Vingt tours de passe-passe

Tel étant l’édito du 20e numéro du Passe-Muraille, en juillet 1995,

signé JLK

D’aucuns se demandent à quoi sert Le Passe-Muraille. Quel clan ou quelle cause y trouvent-ils le moindre profit ?

On a d’abord pensé que Le Passe-Muraille était l’émanation de tel ou tel éditeur. Et c’était faux: car ce journal est absolument indépendant, et tous les éditeurs y sont accueillis sans préférence. On a supposé qu’une chapelle s’y retrouvait. Tout aussi erroné: car à l’exception du quatuor de compères qui fait le journal, la plupart des 180 auteurs qui y ont déjà signé ne se sont jamais rencontrés à son enseigne, si ce n’est dans ses pages. Certains attendaient que Le Passe-Muraille défende telle coterie locale, qu’il prenne tel parti esthétique ou telle position politique. Or, ce n’est pas, et ce ne sera jamais sa vocation.

Finalement, la seule conclusion réellement fondée est celle qui a valu au Passe-Muraille la confiance de ses mille abonnés, garants de sa survie et que nous remercions chaleureusement: Le Passe-Muraille parle de livres et donne voix aux écrivains. Il sert donc la lecture et l’écriture. Il ne nous sert qu’à servir la littérature. Cela peut paraître insignifiant. Nous y voyons plutôt, pour notre part, un miracle déjà vingt fois renouvelé.

Il pourrait n’y avoir rien, et voici quelque chose. La règle de l’époque est à l’indifférence et au nivellement, et voilà l’exception joyeusement confirmée. La muraille est épaisse, mais c’est un plaisir que de la passer. Passe-passe…

JLK

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