Au Lamartine
Il ne faudrait pas se leurrer : l’inspiration,
ce n’est que souffle d’un ventilateur,
qui brasse un temps fané sur le comptoir
où sont des verres taillés, un siphon bleu ;
et l’air qu’il lisse agite des lauriers
que ne recherche plus la main d’Alphonse,
assis sur un rocher, dans la peinture.
Il a, depuis, tout un val à son nom,
sans compter Milly, si cher à son cœur,
et pourtant, c’est ici qu’il aime à méditer,
interpellant les buveurs de petits cafés,
qui ne savent de lui que cette plume immense
et trempée, sur le quai, dans l’encre du terreau,
lance fichée devant la double page
où les fleurs à venir signeront le printemps.
Pierre-Alain Tâche
(Le Passe-Muraille, No 70, Juillet 2006)